L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Hommages
 

 

Ursula Kübler-Vian

Née à Zurich (Suisse) le 30 juillet 1925. Le site www.lesgensducinema.com indique le 6 septembre 1928.

Veuve de Boris Paul, dit Boris Vian (1920-1959).

Décédée à Eus (Pyrénées-Orientales) le 18 janvier 2010.

Décès dans une absolution discrétion de l’ex-danseuse et comédienne d’origine suisse Ursula Kübler-Vian (1925-2010), veuve du romancier, poète, dramaturge et pataphysicien Boris Vian, épousé en 1954 et dont elle s’était attachée, depuis un demi-siècle, à faire vivre l’œuvre protéiforme s’il en fût. Si son entourage a avant tout salué une personnalité à la fois " secrète " et " pleine de fantaisie ", le Septième Art conservera quant à lui, au prisme d’une vingtaine de rôles d’importance variable, l’image d’une artiste élégante et racée, blonde aristocratique croisée dans les ballets amoureux de celluloïd de Pierre Kast (Le Bel Âge, 1958 ; Les Liaisons amoureuses, 1960) ou d’Agnès Varda (Les Créatures, 1965), après avoir tenu son rang dans ceux, conçus pour la scène, de Maurice Béjart et de Roland Petit. Pour mémoire, on rappellera qu’elle avait débuté à l’écran, aux côtés de Boris Vian et dans le rôle d’une jeune Suédoise, dans le court métrage de Paul Paviot Saint-Tropez, devoir de vacances (1952), traversé tel une comète le foisonnant French Cancan (Jean Renoir, 1954) au début duquel on la croise(rait) furtivement en danseuse de quadrille dans les séquences de " la Reine Blanche ", et campé quelques années plus tard l’épouse résignée (mais pas trop) de Marcello Mastroianni dans Vie privée (Louis Malle, 1961). En 1971, réunissant une dernière fois, ou presque, ses anciennes égéries, Françoise Brion et Alexandra Stewart en tête, Pierre Kast lui permettait de rejoindre le générique des Soleils de l’île de Pâques, variation moderno-mystique sur le miracle de la Pentecôte transposé au XXe siècle, dans lequel elle campait non sans subtilité l’épouse de Maurice Garrel. Depuis ces adieux (prématurés) au grand écran, Ursula Kübler, retirée à Eus dans les Pyrénées-Orientales, se dépensait sans compter afin de faire perdurer (si besoin est…) la mémoire de celui dont elle fut l’épouse cinq années durant. Au final, le souvenir double de la " régente " du Collège de Pataphysique créé en 1948 et de la cofondatrice d’une la Fondation – devenue Fond’Action – Boris Vian destinée tant à promouvoir l’œuvre colossale de son mari qu’à faire connaître de jeunes talents, ne saura complètement occulter dans les mémoires cinéphiles l’image de la comédienne subtile et attachante qui s’impliquait si bien, entre humour et âpreté, dans les premiers films (L’Écume des jours, Charles Belmont, 1967) et le faisait, dans tous les cas, avec une classe imparable. AdL.

FILMOGRAPHIE CINÉMA

1952 : Saint-Tropez, devoir de vacances (Paul Paviot, CM). 1954 : French Cancan (Jean Renoir). 1958 : Le Bel Âge (Pierre Kast). 1959 : Natercia/Merci Natercia ! (Pierre Kast, inédit). 1960 : Les Liaisons amoureuses (La Morte-Saison des amours) (Pierre Kast). 1961 : Vie privée (Louis Malle). 1962 : Le Repos du guerrier (Roger Vadim). Le Vice et la Vertu (Roger Vadim). 1963 : Le Feu follet (Louis Malle). 1965 : Les Créatures (Agnès Varda). 1966 : À la belle étoile (Pierre Prévert, CM). 1967 : Drôle de jeu (Pierre Kast). L’Écume des jours (Charles Belmont). 1969 : Klann/Grand Guignol (Patrick Ledoux). 1970 : Boulevard du Rhum (Robert Enrico). 1971 : Les Soleils de l’île de Pâques (Pierre Kast et Jean-José Richer).

FILMOGRAPHIE TÉLÉ

1964 : La Reine verte (Robert Mazoyer). 1965 : Infarctus (Claude-Jean Bonnardot). 1966 : À la belle étoile (Pierre Prévert, CM). 1967 : L’Invention de Morel (Claude-Jean Bonnardot). 1968 : L’Homme de l’ombre (Guy Jorré).

© Armel de Lorme