Ultimes
finalisations des derniers portraits du Cinéma
de Sacha Guitry par ses interprètes oblige, c’est un hommage
rien moins que symbolique qu’en attendant des jours plus fastes
nous rendrons à l’exquise Simone Valère, disparue ce 11 novembre
dans sa 90ème année, et dont nous nous bornerons à
rappeler, dans les grandes lignes, qu’elle fut deux décennies
durant (1946-1968) une infatigable compagne de route pour les
Renaud-Barrault aux côtés de son éternel fiancé Jean Desailly
(1920-2008), rencontré en pleine Occupation sur le tournage du Voyageur
de la Toussaint (Louis Daquin, 1942) – mais épousé en 1998
seulement –, par la suite une directrice de théâtre avisée et,
dans le même temps, l’interprète d’une quarantaine de films,
longs et courts répertoriés ici.
Longtemps
abonnée aux rôles en costumes d’époque, le septième art
l’avait tour à tour connue jeune première sous la Restauration (Pontcarral,
colonel d’Empire, Jean Delannoy, 1942) et princesse
napolitaine (La Beauté du
diable, 1949), impératrice des Français en route vers le trône
(Violettes impériales,
Richard Pottier, 1952) et tsarine de toutes les Russies (Le
Triomphe de Michel Strogoff, Victor Tourjansky, 1961), marquise
de Pompadour chattemite (Le
Secret du Chevalier d’Éon, Jacqueline Audry, 1959) et
comtesse de Linières pleurant sa fille autrefois disparue (Les
Deux Orphelines, Riccardo Freda, 1965), en attendant de plus
« contemporaines » – et souvent plus âpres –
compositions chez Borderie (Brigade
Anti-gangs, 1966), Autant-Lara (Le
Franciscain de Bourges, 1967), Bernard-Aubert (L’Ardoise,
1969), Losey (L’Assassinat
de Trotsky, 1971) et, surtout, Melville (Un
flic, 1971). Armel
De Lorme
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FILMOGRAPHIE :
1941 : Annette et la dame blonde
(Jean Dréville). Caprices
(Léo Joannon). Le
Dernier des six
(Georges Lacombe). Mam’zelle
Bonaparte
(Maurice Tourneur). Premier
Rendez-vous
(Henri Decoin). 1942 : Étoiles
de demain
(René Guy-Grand, CM). Pontcarral,
colonel d’Empire
(Jean Delannoy). Le
Voyageur de la Toussaint
(Louis Daquin). 1943 : Les
Roquevillard
(Jean Dréville). 1944 : Le
Cavalier noir
(Gilles Grangier). La
Fiancée des Ténèbres
(Serge de Poligny). 1945 : L’Extravagante
Mission
(Henri Calef et Jacques de Casembroot). La
Route du bagne
(Léon Mathot). 1946 : La
Revanche de Roger La Honte
(André Cayatte). 1947 : Le
Cavalier de Croix-Mort – Une aventure de Vidocq (Lucien Ganier-Raymond). La
Vie en rose (Jean Faurez). 1948 : Barry (Karl Anton puis Richard Pottier). Deux
Amours (Richard Pottier). Manon (Henri-Georges Clouzot). 1949 : La
Beauté du diable
(René Clair). Il
faut qu’une porte soit ouverte ou fermée
(Louis Cuny, CM). 1951 : Jocelyn
(Jacques de Casembroot). Ma
femme est formidable
(André Hunebelle). La
nuit est mon royaume
(Georges Lacombe). 1952 : Violettes
impériales
(Richard Pottier). 1955 : Les
Grandes Manœuvres
(René Clair). On
ne badine pas avec l’amour
(Jean Desailly, inédit). 1958 : Les
Vignes du Seigneur
(Jean Boyer). 1959 : Le
Secret du Chevalier d’Éon
(Jacqueline Audry). 1961 : Le
Triomphe de Michel Strogoff
(Victor
Tourjansky). 1962 : Germinal
(Yves Allégret). 1963 : L’Année
du Bac
(José-André Lacour et Maurice Delbez). 1965 : La
Curée
(Roger Vadim). Les
Deux Orphelines/Le due orfanelle
(Riccardo Freda). 1966 : Brigade
Anti-gangs
(Bernard Borderie). 1967 : Le
Franciscain de Bourges (Claude Autant-Lara). 1969 : L’Ardoise
(Claude Bernard-Aubert). 1971 : L’Assassinat
de Trotsky/The Assassination of Trotsky/L’assassinio di Trotsky
(Joseph Losey). Un
flic (Jean-Pierre Melville). 1988 : Équipe
de nuit
(Claude d’Anna).
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