L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

Retour
L'@ide-Mémoire
Hommages
 

 

Sacha Briquet

Photo de gauche extraite du film Archimède le Clochard (Gilles Grangier, 1958)

Véritable nom : Alexandre Édouard Albert Briquet.

Né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le 16 avril 1930.

Décédé à Deauville (Calvados) le 17 juillet 2010, la mort remontant à plusieurs jours.

La disparition d’Édith Piaf occulta en son temps celle de Jean Cocteau (et pourtant…), le décès récent de Michael Jackson celui de Farrah Fawcett, ainsi en sera-t-il probablement du prolifique Sacha Briquet, découvert sans vie par sa femme de ménage – on ne pas vraiment à quand remonte exactement sa mort, probablement au début de la semaine précédente – à son domicile normand le jour même, pas si lointain que ça, qui vit Bernard Giraudeau perdre définitivement son combat contre le crabe.

Si, aux yeux d’une génération entière d’ex-téléphiles en culottes courtes, Sacha Briquet reste à tout jamais Albert Travling (Travelling ?), le très fourbe et très méchant imprésario qui rêvait d’exhiber Casimir, préalablement mis en cage, dans les foires du monde entier et loin de l’île aux Enfants, mais chantonnait si bien le Tango de l’Amitié avec Marie-Noëlle Chevalier/Mlle Futaie (regrets éternels), les Nouveaux-Vagues et leurs admirateurs garderont quant à eux le souvenir amusé du soupirant BOF de la Lucile Saint-Simon des Bonnes Femmes (Claude Chabrol, 1959), du polytechnicien puceau des Godelureaux… (Chabrol, 1960) bavant sur le décolleté de Bernadette Lafont ou du fossoyeur crétinou d’Ophélia (Chabrol, 1961) s’improvisant acteur de film muet, les adeptes du Boulevard se rappelleront qu’il avait en son temps participé à la création sur les planches de Folle Amanda aux côtés de Jacqueline Maillan, les Dietrichiens de tout poil se souviendront du récit circonstancié qu’il laissa de son amitié vacharde mais réelle avec Marlene et les lecteurs de Mémoires d’artistes souriront (?) rétrospectivement à l’évocation sous sa plume 1 de la Pension Briquet qui le vit grandir, enfant martyr nourri exclusivement ou presque à base de restes refusés par les chiens et humilié à loisir par une aïeule sadique – dont, à ses dires, la mauvaise cuisine finit par être également fatale à l’ex-gloire du Muet Ivan Mosjoukine – ou, sur un mode plus réjouissant, des frasques de sa marraine de théâtre, la très pittoresque Marfa Dhervilly… Toute une époque.

1. Comédien, pourquoi pas ? (Éditions AJ, 1994).  

FILMOGRAPHIE CINÉMA :

1949 : Lady Paname (Henri Jeanson et Hervé Bromberger). La Valse de Paris (Marcel Achard). 1950 : Le Clochard milliardaire (Léopold Gomez). Demain, nous divorçons (Louis Cuny). Les Mémoires de la vache Yolande (Ernest Neubach). Sous le ciel de Paris (coule la Seine) (Julien Duvivier). 1954 : La Tour de Nesle (Abel Gance). 1955 : Marie-Antoinette, reine de France/Marie-Antoinette (Jean Delannoy). Pas de pitié pour les caves (Henry Lepage). 1956 : Mademoiselle et son gang (Jean Boyer). Printemps à Paris (Jean-Claude Roy). 1957 : L’Éveil de l’amour (Georges Jaffé, CM). Miss Pigalle (Maurice Cam). Le Père et l’Enfant – 1er Mai (Luis Saslavsky). Sénéchal le Magnifique (Jean Boyer). Une nuit au Moulin-Rouge (Jean-Claude Roy). 1958 : Archimède le Clochard (Gilles Grangier). Arrêtez le massacre (André Hunebelle). Énigme aux Folies-Bergère (Jean Mitry). L’Increvable (Jean Boyer). 1959 : Les Bonnes Femmes (Claude Chabrol). La Marraine de Charley (Pierre Chevalier). Match contre la mort (Claude Bernard-Aubert). Natercia/Merci Natercia ! (Pierre Kast, inédit). Sans tambour ni trompette/Die Gans von Sedan (Helmut Käutner). Un témoin dans la ville (Édouard Molinaro). 1960 : Amélie ou le Temps d’aimer (Michel Drach). Le Gigolo (Jacques Deray). Les Godelureaux… (Claude Chabrol). 1961 : Le Caporal épinglé (Jean Renoir). Les Livreurs (Jean Girault). Ophélia (Claude Chabrol). Les 7 Péchés capitaux – sketch L’Avarice (Claude Chabrol). 1962 : Assurance sur la vie (Jean-Claude Roy, CM). Clémentine Chérie (Pierre Chevalier). Landru (Claude Chabrol). 1963 : Les Plus Belles Escroqueries du monde – sk. L’Homme qui vendit la tour Eiffel (Claude Chabrol). 1964 : Les Pieds Nickelés (Jean-Claude Chambon). Un monsieur de compagnie (Philippe de Broca). 1967 : Benjamin ou Les Mémoires d’un puceau (Michel Deville). L’Écume des jours (Charles Belmont). Le Fratricide (Charles Belmont, CM). J’ai tué Raspoutine (Robert Hossein). Ne jouez pas avec les Martiens (Henri Lanoë). 1973 : Le Concierge (Jean Girault). Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant/Les Frôleuses (Michel Lemoine). Gross Paris (Gilles Grangier). La Gueule de l’emploi (Jacques Rouland). Le Polygame/Le Polygame ou l’Amour à l’orientale (Maurice Jacquin Jr et Norbert Terry, inédit). 1974 : Carine (Michel Lemoine). 1976 : Une vie de femme (Jorge Lavelli, inédit). 1977 : Le Paradis des riches… (Paul Barge). Le Portrait de Dorian Gray (Pierre Boutron). 1980 : Les Surdoués de la 1ère Compagnie (Michel Gérard). 1983 : Prénom Carmen 1 (Jean-Luc Godard). 1984 : Ave Maria (Jacques Richard). Lift Show (Christian Le Hémonet, CM). La Vengeance du serpent à plumes (Gérard Oury). 1985 : Hôtel Paradis (Jana Bokova). Suivez mon regard (Jean Curtelin). 1986 : Blockhaus U.S.A. (Christian Le Hémonet, CM). 1987 : Funny Boy (Christian Le Hémonet). 1989 : L’Œil de la veuve/S.A.S., l’œil de la veuve/Eye of the Widow (Andrew V. Mc Laglen). Un week-end sur deux (Nicole Garcia). 1992 : L’Accompagnatrice (Claude Miller). 1993 : Le Roi de Paris (Dominique Maillet). 1994 : Le Fils de Gascogne (Pascal Aubier). 1995 : Pédale douce (Gabriel Aghion). 1998 : Belle Maman (Gabriel Aghion). Monsieur Naphtali (Olivier Schatzky). 2001 : Ma femme… s’appelle Maurice (Jean-Marie Poiré). 2005 : Les Irréductibles ! (Renaud Bertrand). 2009 : Nous trois (Renaud Bertrand).

1. Selon Sacha Briquet, seul son coude apparaîtrait à l’écran dans le film (non revu) de Jean-Luc Godard.

LIENS VIDÉO :

www.dailymotion.com/video/x21nwy_archimede-le-clochard-gabin-maillan_fun (Archimède le Clochard, Gilles Grangier, 1958 : crêpes-party chez Jacqueline Maillan, avec Jean Gabin, Gisèle Grimm, Maurice Magalon, Bernard Musson, Denise Péronne et Van Doude).

www.dailymotion.com/video/xdob62_marco-perrin-la-fessee_fun (Au théâtre ce soir/La Fessée, de Jean de Létraz, réalisation de Pierre Sabbagh, 1977 : extait avec Amarande, Brigitte Chamarande, Alain Feydeau, Olga Mallet, l’immense Marco Perrin et la toujours formidable Olga Valéry).

© Armel de Lorme