Avec Denise Farchy (comme elle pharmacienne de profession et actrice par
accident), elle est longtemps l’une des figures les plus emblématiques
du cinéma de Paul Vecchiali – à l’œuvre duquel elle est,
toutes proportions gardées, ce que Pauline Carton fut à celle de
Sacha Guitry : sympathique mais lucide « Lina » de La
Machine (1977) puis de Corps
à cœur (1978), elle hérite dans En
haut des marches d’une invitée de vernissage devenue
gardienne de prison dans les rêves éveillés de Danielle Darrieux.
Figure éminemment incontournable de « l’écurie »
Diagonale stricto senso
comme de sa périphérie (Dubroux, Le Péron et même Guy Gilles),
on la croise, insolite et binoclarde, acide mais capable de
compassion, chez Marie-Claude Treilhou (qui fait d’elle l’une
des habituées du night-club lesbien de Simone
Barbès, 1979 1, puis la directrice de la maison de
retraite du Jour des Rois,
1990), Gérard Frot-Coutaz (Le
Goûter de Josette, 1981) et les deux Jean-Claude, Guiguet et
– surtout - Biette. Comédienne mascotte de ce dernier, elle est
successivement la bienveillante quoiqu’autoritaire Mme Nogrette du Théâtre des Matières (1977), la « vieille dame sur le banc »
du Champignon des Carpathes
(1988), la patronne du restaurant de Chasse
gardée (1989) et, à deux reprises (Loin
de Manhattan, 1980 ; Le
Complexe de Toulon, 1994), la mère de celluloïd de son vrai
fils (à la ville), le comédien Jean-Christophe Bouvet, lequel lui
confie en outre, en 1991, le premier rôle d’un court métrage
assez déjanté dont il est à la fois l’auteur et le réalisateur,
Les Dents de ma mère.
Armel De Lorme
© L’@ide-Mémoire
– Encyclopédie des Comédiens (Volume 1), 2005/2006.
1. Elle y forme, discrètement, avec
Denise Farchy un couple de vieilles homosexuelles des plus
attendrissants.