Comédien solide et attachant, Michel Fortin reste
comme de nombreux artistes de sa génération un incontournable du
cinéma hexagonal des années 70, décliné sous toutes ses
facettes, de la comédie populaire poids lourd (Les
Aventures de Rabbi Jacob, Gérard Oury, 1973) au film
d’auteur dans l’air du temps (Bof !
Anatomie d’un livreur, Claude Faraldo, 1970 ; Une
femme, un jour…, Léonard Keigel, 1974), du brûlot ravageur
ou s’efforçant de l’être (Calmos,
Bertrand Blier, 1975 ; Buffet froid, Blier, 1979) au
blockbuster raté (Le Bon et les Méchants, Claude Lelouch, 1975), de la chronique
familiale fleurant bon le thym et la farigoulette (Confidences pour confidences, Pascal Thomas, 1978) au film érotique
soft fleurant bon le stupre (Les
Bijoux de famille, 1974). C’est peut-être dans cette comédie
olé-olé, méconnue mais jubilatoire, que Michel Fortin démontrait
avec le plus d’évidence qu’il était bien plus qu’un second rôle
ou un troisième couteau, impeccable et cocasse en chauffeur de maître
queutard s’envoyant toutes les femmes passant à sa portée avant
de délaisser, cinq minutes avant la fin, un trio féminin en pleine
ébullition pour virer sa cuti sans préavis et aller déclarer sa
flamme à Jean-Gabriel
Nordmann. Quelques années avant sa disparition, il était encore,
paparazzi avisé, de la distribution foisonnante de Palais
Royal ! (Valérie Lemercier, 2004) et les accros de la VF
– il en faut – se rappelleront qu’il doubla impeccablement Jon
Voight (Heat), Lloyd
Bridges (Blown away),
Danny Aiello (Léon), Rod
Steiger (Mars Attacks !)
et prêta même sa voix à la dépanneuse de Cars.
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