L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Hommages
 

 

Jeannette Batti

Véritable nom : Henriette Eugénie Genot.

Née à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 6 septembre 1921.

Veuve d’Henri Gabriel Sylvestre Genebes, dit Henri Génès (1919-2005).

Décédée à Courbevoie (Hauts-de-Seine) le 10 février 2011.

À l’instar de son époux Henri Génès, disparu en 2005, Jeannette (Janette à ses débuts) Batti était une comédienne solide – à tous les sens du terme – dont le seul tort fut de s’être laissé dévorer toute crue par le ban et l’arrière-ban des plus mauvais cinéastes des années 40 et bien après, de Jean-Paul Paulin à Bernard Launois, en passant par René Jayet, Michel Gérard et les deux Jean (Loubignac et Laviron). Perdus au beau milieu d’une filmographie en dents de scie à faire pâlir de jalousie Alice Sapritch, Paul Préboist, Patrick Topaloff et Sim eux-mêmes jusqu’au fin fond de leurs tombes respectives, on retiendra néanmoins, appréciés dans les trois cas à leur juste valeur, son incursion éclair dans la sphère Duviver (La Fête à Henriette, 1952), son passage furtif au sein de la galaxie Guy Gilles (Le Clair de terre, 1969) et l’image, bien plus pérenne de la Marinette de La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956).

Laissant aux nostalgiques du cinéma en Noir et Blanc le souvenir de la prostituée délurée de Macadam (Marcel Blistène et Jacques Feyder, 1946), de la très pétardière Fifi de Mademoiselle s’amuse (Jean Boyer, 1947), de la bonne copine souriante d’Aux yeux du souvenir (Jean Delannoy, 1948) et de la dessalée chanteuse de caf-conc’ de Jean de la Lune (Marcel Achard, 1949), les moins de quarante ans auront – peut-être – le sentiment de l’avoir croisée, comme entre de portes, lors du réveillon pathétique ouvrant Le Père Noël est une ordure ! (Jean-Marie Poiré, 1981), tandis que les amateurs de cinéma « bis » conserveront en mémoire le fantôme estompé d’une des pensionnaires de la maison de La Nuit de la Mort ! (Raphaël Delpard), sarabande cannibale où elle se taillait la part du lion au beau milieu d’un septuor vampiresque, dont les autres membres se nommaient Betty Beckers, Michel Debrane, Germaine Delbat, Georges Lucas, Ernest Menzer et Denise Montréal. Pour ses quasi-adieux au cinéma, Jeannette Batti y participait la bouche en cœur à la décapitation et au démembrement de la débutante Charlotte de Turckheim, ce qui n’est pas une façon peu originale de prendre congé, au terme de quarante ans de bons et loyaux services, avec le septième art, avant de tenter d’en faire de même avec l’éphémère Isabelle Goguey, météore eighies. Sa filmographie est ici, allégée de quelques titres de la fin des années 30 et 40, parce qu’on ne va pas non plus, pour paraphraser nos amis du nouveau Coin du Cinéphage,tout donner gratis aux sites pilleurs et qu’il faut bien garder, ça et là, quelques inédits « première main » pour ceux d’entre les lecteurs de ce site qui font l’effort de nous suivre aussi à travers nos publications papier. Qu’on se le dise.  

FILMOGRAPHIE CINÉMA :

1939 : Le Chemin de l’honneur (Jean-Paul Paulin). 1942 :  La Main du diable (Maurice Tourneur). 1945 : Le Roi des resquilleurs (Jean Devaivre). 1946 : Macadam (Marcel Blistène et Jacques Feyder). 1947 : Éternel Conflit (Georges Lampin). Mademoiselle s’amuse (Jean Boyer). Une nuit à Tabarin (Carl Lamac). 1948 : Aux yeux du souvenir (Jean Delannoy). Jean de la Lune (Marcel Achard). 1949 : Amédée (Gilles Grangier). La Petite Chocolatière (André Berthomieu). Voyage à trois (Jean-Paul Paulin). 1950 : Paris est toujours Paris/Parigi è sempre Parigi (Luciano Emmer). 1951 : Moumou (René Jayet). Nous irons à Monte-Carlo (Jean Boyer). 1952 : Bacchus mène la danse (Jacques Houssin, inachevé). 100 Francs par seconde (Jean Boyer). Les Détectives du dimanche (Claude Orval). L’Étrange Amazone (Jean Vallée). La Fête à Henriette (Julien Duvivier). 1953 : J’y suis, j’y reste (Maurice Labro). L’Œil en coulisses (André Berthomieu). Soirs de Paris (Jean Laviron). Une nuit à Megève (Raoul André). 1955 : Coup dur chez les mous (Jean Loubignac). Trois de la Canebière (Maurice de Canonge). 1956 : L’Auberge fleurie/L’Auberge en folie (Pierre Chevalier et Pierre Billon). La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara). Trois de la Marine (Maurice de Canonge). 1963 : Les Pirates du Mississippi/Die Flußpiraten des Mississipi/Agguato sul grande fiume (Jürgen Roland). Queste pazze pazze donne (Marino Girolami). 1964 : Jaloux comme un tigre (Darry Cowl et Maurice Delbez). 1968 : Les Gros Malins – Le Champion du Tiercé (Raymond Le Boursier). 1969 : Le Clair de terre (Guy Gilles). 1972 : Les Joyeux Lurons (Michel Gérard). 1978 : Artignosse à Paris (Jacques Soumet, CM). 1979 : Drôles de gendarmes/Sacrés Gendarmes (Bernard Launois). 1980 : La Nuit de la Mort ! (Raphaël Delpard). Touch’ pas à mon biniou (Bernard Launois). 1981 : Le Père Noël est une ordure ! (Jean-Marie Poiré).

© Armel de Lorme