L'@ide-Mémoire

ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Hommages
 

 

Françoise Christophe

Photo extraite de Fantômas contre Scotland Yard (André Hunebelle, 1966).

Véritable nom : Françoise Marie Christophe.

Née à Paris (14ème) le 3 février 1923.

Décédée à Paris le 8 janvier 2012.

Dans La Gloire du vaurien, roman aussi sublime qu’inclassable, René Ehni mettait en parallèle le beau regard myope de Françoise Christophe, disparue il y a quelques jours dans sa 89ème année, avec ceux de Marilyn Monroe et de James Dean, ce qui est un beau compliment en soi. On regrettera le maigre parti que six ou sept décennies ininterrompues de cinéma français auront au final tiré – ou plutôt non tiré – de l’actrice, prototype de la comédienne brillante ayant, sa carrière durant, oscillé entre la tête d’affiche de séries B vite oubliées et les grands seconds rôles impeccablement alignés dans une dizaine de productions à gros budget, pour mieux se rappeler, une à une, la Sonia azimutée de Fantômas (Jean Sacha, 1946), la Galswinthe dolente de Mademoiselle de La Ferté (Roger Dallier et Georges Lacombe, 1949), la Judith amoureuse de Nez de Cuir, gentilhomme d’amour (Yves Allégret, 1951), l’Alberte souffreteuse des Amours finissent à l’aube (Henri Calef, 1952), la Blanche humiliée de La Rue des Bouches-Peintes (Robert Vernay, 1955), la Jacqueline sensible des Grandes Familles (Denys de La Patellière, 1958), l’infirmière paniquée du Testament d’Orphée (Jean Cocteau, 1959), l’Anne d’Autriche hiératique des Trois Mousquetaires (Bernard Borderie, 1961), la duchesse primesautière du Roi de cœur (Philippe de Broca, id.), la Dorothy charmeuse de Fantômas contre Scotland Yard (André Hunebelle, 1966), la Chabannes inquiétante de Caroline Chérie (Denys de La Patellière, 1967) et la Simone Escarguel coquette de Borsalino (Jacques Deray, 1969). La maturité durablement installée, Françoise Christophe avait su bifurquer avec à-propos vers les compositions plus âpres (Les Pyramides bleues, Arielle Dombasle, 1987) ou plus cocasses (Les Amies de ma femme, Didier Van Cauwelaert, 1992), sans jamais totalement se départir de cette classe innée qui était un peu, depuis ses lointains débuts, sa marque de fabrique…

Les nostalgiques des heures de glorieuses de la RTF reverront, par la pensée – par le DVD pour les plus heureux – la délicieuse Roxane de Cyrano de Bergerac réinventé pour la télévision par Claude Barma (1960) ou la torturée Marie Tudor du drame hugolien éponyme transposé au petit écran par Abel Gance (1965), les plus jeunes feront (ou non) le lien entre la so chic lady écossaise adultère et duplice du troisième et dernier volet de la saga Fantômas-Hunebelle et la caustique – et un peu castratrice – matriarche façon Deschiens du module télé Chez Maman, et ceux, dont les principaux rédacteurs de L’@ide-Mémoire font largement partie, qui ont beaucoup admiré Françoise Christophe de son vivant se diront que, décidément, cette année 2012 qui s’annonce on ne peut plus chargée à tous points de vue (basculement - ou pas – de la France à gauche en mai prochain, printemps russe hypothétique, incertitude sur les nom et qualités du prochain président étasunien, fin du monde programmée quoi qu’il en soit pour le 21 décembre) aurait pu commencer de façon un peu moins déprimante…

Photo de gauche : Françoise Christophe et Jean-Claude Brialy dans Le Roi de coeur (Philippe de Broca, 1966) ; photo de droite : Borsalino (Jacques Deray, 1969).

FILMOGRAPHIE CINÉMA :

1941 : Le Mariage de Chiffon (Claude Autant-Lara, présence non formellement établie). Premier Rendez-vous (Henri Decoin). 1942 : Étoiles de demain (René Guy-Grand, CM). Mariage d’amour (Henri Decoin). 1943 : Premier Prix du Conservatoire (René Guy-Grand, CM). 1946 : Fantômas (Jean Sacha). 1947 : Carrefour du Crime (Jean Sacha). Une jeune fille savait (Maurice Lehmann et Roger Calon). 1948 : Scandale aux Champs-Élysées (Roger Blanc). 1949 : Mademoiselle de La Ferté (Roger Dallier et Georges Lacombe). 1950 : La Belle Image (Claude Heymann). 1951 : Nez de Cuir, gentilhomme d’amour/Nez de Cuir (Yves Allégret). Victor (Claude Heymann). 1952 : Les amours finissent à l’aube (Henri Calef). 1954 : Femmes libres/Una donna libera (Vittorio Cottafavi). 1955 : L’Odyssée du capitaine Steve/La Vallée du Paradis/Walk Into Paradise/Walk into Hell (Marcel Pagliero et Lee Robinson). La Rue des Bouches-Peintes (Robert Vernay). 1958 : Les Grandes Familles (Denys de La Patellière). 1959 : Le Testament d’Orphée ou Ne me demandez pas pourquoi (Jean Cocteau). 1960 : La Grande Bretèche (Du côté de l’enfer) (Claude Barma). 1961 : Le Puits aux trois vérités (François Villiers, simple apparition). La Ruée des Vikings/Gli invasori (Mario Bava). Les Trois Mousquetaires – Les Ferrets de la Reine (Bernard Borderie). Les Trois Mousquetaires – La Vengeance de Milady (Bernard Borderie). 1966 : Fantômas contre Scotland Yard (André Hunebelle). Le Roi de cœur (Philippe de Broca). 1967 : Caroline Chérie (Denys de La Patellière). La Prisonnière (Henri-Georges Clouzot et Robert Menegoz, simple apparition). 1969 : Borsalino (Jacques Deray). 1970 : Aussi loin que l’amour (Frédéric Rossif). 1972 : Les Diablesses/La morte negli occhi del gatto (Antony M. Dawson/Antonio Margheriti). 1980 : Les Ailes de la colombe (Benoît Jacquot). 1987 : Les Pyramides bleues (Arielle Dombasle). 1988 : Sauf votre respect/Try This One for Size (Guy Hamilton). 1992 : Les Amies de ma femme (Didier Van Cauwelaert). 1994 : Fiesta (Pierre Boutron). 1996 : Le Plus Beau Métier du monde (Gérard Lauzier). 1999 : Charmant Garçon (Patrick Chesnais). 2007 : Hello Goodbye (Graham Guit).

LIENS VIDÉO :

www.dailymotion.com/video/x2agh3_daniel-sorano-cyrano-de-bergerac_creation#rel-page-3 (Cyrano de Bergerac, Claude Barma, 1960, avec Daniel Sorano et Michel Le Royer : scène du balcon).

www.dailymotion.com/video/xew9kx_scen-finale-cyrano-sorano-1960_creation (Cyrano de Bergerac, Claude Barma, 1960, avec Daniel Sorano : fin du dernier acte).

www.youtube.com/watch?v=QtPdJj_RE5g (Fantômas contre Scotland Yard, André Hunebelle, 1966, avec Louis de Funès, Jean Marais, Jean-Roger Caussimon, Jacques Dynam et Max Montavon).

www.youtube.com/watch?v=ioV2nwhBVyY (Chez Maman : Les Fonctionnaires).

www.youtube.com/watch?v=KmSD0jzqmLc (Chez Maman : Les Strasbourgeois).

www.youtube.com/watch?v=VTafZE4NxdA&feature=related (Chez Maman : Ségolène Royal) .

www.youtube.com/watch?v=VTafZE4NxdA&feature=related (Chez Maman : J’ai invité Le Pen à dîner demain).

www.youtube.com/watch?v=Z2pP32wYe7o&feature=related (Chez Maman : J’ai été élue Conne de France).

© Armel de Lorme