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ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Dictionnaire critique
 

 

CASABIANCA

Plaisir très vif que notre récente découverte du rarissime Casabianca (Georges Péclet, 1950), dont la Cinémathèque de Porto-Vecchio, partenaire de la première heure ou presque de notre projet éditorial, a généreusement mis à notre disposition le DVD, commercialisé voici bientôt deux ans. Plaisir d’abord, la chose est suffisamment exceptionnelle pour être ici signalée, de manipuler un objet qui pourrait servir d’exemple à bon nombre d’éditeurs : copie irréprochable, boni passionnants, livret succinct mais fournissant à la fois des éléments de générique bien plus détaillés et précis que tout ce qui se fait ailleurs (surtout si l’on songe aux vulgaires copié-collés d’IMDB somptuairement diffusés en 4ème de jaquette par les éditions LCJ et bon nombre de leurs consœurs ou au tout-zéro supplément offert, à prix de vente quasi égal et budgets de production bien moins conséquents, par la collection « Films à la demande » de la Gaumont) et des documents à caractère historique. Plaisir encore que de découvrir, près de soixante-dix ans après les fais, une vision alternative de l’histoire de la Résistance à l’écran, rendant enfin justice aux maquisards corses un peu négligés parla mémoire collective. Plaisir enfin de découvrir avec Georges Péclet, ex-second rôle renoirien passé de l’autre côté de la caméra au dernier tiers des années 40, un faiseur habile, doublé d’un solide artisan, un peu hâtivement – comme tant d’autres – balancé dans les poubelles de l’amnésie cinématographique, mais méritant assurément révaluation.

Extrêmement bien filmé, servi de bout en bout par des paysages magnifiques et porté par une distribution de série « B » (Pierre Dudan, Gérard Landry, l’un et l’autre bien meilleurs et plus justes qu’ailleurs, Michel Vadet, Jean Vilar, la future attachée de presse cinéma Paulette Andrieux…), imposée par un cahier des charges que l’on devine drastique mais, dans le même temps, la plus à même de faire vivre avec probité des résistants de l’ombre demeurés quasi anonymes, Casabianca n’est pas seulement une de nos plus belles découvertes, sur copie, de l’automne-hiver 2011-2012, c’est aussi le prétexte idéal, aussi vrai qu’un essai est par essence même, fait pour être transformé, à appeler de tous nos vœux une poursuite rapide de la politique d’édition DVD initiée à cette occasion par Jean-Pierre Mattéi, cinéphile émérite et passeur avéré… ADL

Page consacrée à Casabianca sur le site de la Cinémathèque de Porto-Vecchio et extrait vidéo :

http://casadilume.free.fr/JanFevMars2010/video.html

© Armel de Lorme