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ENCYCLOPÉDIE DU CINÉMA FRANÇAIS

 

 

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Anne Pigalle

Parisienne d’origine mais résidente britannique à l’année (ou presque), Anne Pigalle a beau n’avoir que très peu, en définitive, travaillé pour le grand écran, tout ce qu’elle touche, depuis plus d’un quart de siècle, est comme nimbé d’un parfum persistant de celluloïd, tel qu’en témoignèrent en leur temps les neuf chansons du kulte Everything Could Be So Perfect (1985). Comptant probablement comme l’un des albums les plus inspirés et les plus passionnants jamais enregistrés en France tout au long des aléatoires années 80, au même titre que les premiers Taxi Girl ou l’indétrônable The No Comprendo (Les Rita Mitsouko, 1986), ce premier opus possédait en outre une dimension résolument cinématographique, renforcée par une poignée de clips, visibles ici et , flirtant plus que volontiers avec le court métrage expérimental. Il y a chez Anne Pigalle une capacité étonnante à être toujours autre chose, ou un peu plus, qu’une chanteuse, tel que le sous-entend le sens traditionnel du terme : si, au moment de la sortie d’Everything Could Be So Perfect, la presse musicale l’a indistinctement comparée à Édith Piaf, à Juliette Gréco et à Barbara, ses disques sont des films, ses films n’ont rien à envier à ceux de Kenneth Anger, son parcours englobe concerts ultra privés, flirt plus que poussé avec le Swinging London, happenings photographiques classieux et rencontres insolites, dont il ressort, vingt-cinq ans après et précédé de deux EP’s, un nouvel album, sensuel, surréaliste et inspiré disponible depuis quelques jours sur itunes. Qu’ajouter d’autre si ce n’est que pour quelques euros de plus par rapport à l’achat des mp3, on pourra s’offrir (c’est bien) ou se faire offrir (c’est mieux) les cd’s « customisés » de ce triptyque L’Âme érotique/L’Amérotica I/ L’Amérotica II directement via le site de l’artiste, et qu’à la suite du réalisateur Yann Gonzalez, Anne Pigalle fera l’objet, d’ici quelques semaines, de la deuxième interview long drink en date mise en ligne par L’@ide-Mémoire. Où il sera question, entre milliers d’autres choses, de Michael Nyman et de Leonard Cohen, du Paris branché des Eighties et, bien évidemment, d’érotisme, puisque les hasards du calendrier ont voulu que quelques semaines à peine séparent la sortie de ce nouvel opus longtemps espéré et celle, tout aussi attendue, du Dictionnaire des Films français érotiques & pornographiques 16 et 35 mm de Christophe Bier, à paraître aux derniers jours d’avril. Histoire de patienter d’ici les prochains concerts parisien de l’interprète des magnifiques Via Vagabond, Looking for Love et He ! Stranger, concerts qui devraient, selon toutes probabilités, se dérouler quelque part entre Blanche, Abbesses et…. Pigalle. Forcément.  

© Armel de Lorme